Chômage temporaire : nouvelles obligations d’inscription comme demandeur d’emploi à partir du 1er mars 2026
26 décembre 2025
Le chômage temporaire est un mécanisme largement utilisé en Belgique pour permettre aux entreprises de faire face à des difficultés passagères tout en maintenant le lien contractuel avec leurs travailleurs. Jusqu’à présent, certaines obligations administratives ne concernaient que des situations bien précises. À partir du 1er mars 2026, les règles évoluent de manière significative, avec un impact direct tant pour les travailleurs que pour les employeurs. Cette réforme vise à renforcer l’activation des personnes restant longtemps en chômage temporaire. Faisons le point sur ce qui change concrètement, les implications pratiques et les points d’attention à anticiper.
Le cadre actuel du chômage temporaire
Aujourd’hui, un travailleur placé en chômage temporaire ne doit pas systématiquement s’inscrire comme demandeur d’emploi auprès du service régional compétent (Forem, Actiris, VDAB ou ADG).
L’obligation d’inscription ne s’applique actuellement qu’après trois mois de chômage temporaire dans les cas suivants :
-
chômage temporaire pour raisons économiques ;
-
chômage temporaire pour force majeure.
Pour d’autres motifs, tels qu’un accident technique, des intempéries ou une force majeure médicale, aucune inscription comme demandeur d’emploi n’est requise, même lorsque la période de chômage temporaire se prolonge.
Ce régime différencié sera profondément modifié à partir de 2026.
Ce qui change à partir du 1er mars 2026
À compter du 1er mars 2026, la distinction entre les motifs de chômage temporaire disparaît en matière d’inscription comme demandeur d’emploi.
Désormais, tout travailleur en chômage temporaire, quelle que soit la raison invoquée, devra :
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s’inscrire comme demandeur d’emploi auprès du service régional compétent ;
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être disponible sur le marché du travail après les trois premiers mois de chômage temporaire ;
-
accepter les offres d’emploi appropriées proposées par les services de l’emploi.
Cette obligation s’appliquera donc de manière uniforme à toutes les formes de chômage temporaire.
Qu’entend-on par “disponibilité sur le marché de l’emploi” ?
L’inscription comme demandeur d’emploi ne se limite pas à une formalité administrative. Elle implique une réelle disponibilité.
Concrètement, le travailleur devra :
-
répondre aux convocations du service régional de l’emploi ;
-
participer à des entretiens, formations ou actions d’accompagnement ;
-
accepter un emploi jugé « approprié » selon les critères applicables (compétences, expérience, distance, rémunération, etc.).
Le travailleur reste lié à son employeur par son contrat de travail, mais il doit néanmoins se montrer actif dans sa recherche d’emploi pendant les périodes prolongées de chômage temporaire.
Sanctions en cas de non-respect
Le non-respect de ces nouvelles obligations peut avoir des conséquences importantes.
En cas de refus injustifié de s’inscrire comme demandeur d’emploi ou de manque de disponibilité sur le marché du travail, le travailleur risque :
-
la perte du droit aux allocations de chômage temporaire ;
-
des sanctions administratives décidées par l’ONEM.
Il est donc essentiel que les travailleurs concernés soient correctement informés et accompagnés dans ces démarches.
Objectif de la réforme : favoriser la réinsertion professionnelle
Cette mesure s’inscrit dans une logique plus large de politique d’activation. Le législateur souhaite éviter que le chômage temporaire ne devienne une situation de longue durée sans perspective de retour à l’emploi.
En incitant les personnes concernées à rester actives sur le marché du travail, l’objectif est de :
-
favoriser une réinsertion plus rapide ;
-
réduire les périodes d’inactivité prolongées ;
-
améliorer l’adéquation entre l’offre et la demande de travail.
Attention à la notion de “nouvelle période de trois mois”
Un élément important à rappeler concerne le calcul de la période de trois mois.
Lorsqu’un travailleur reprend le travail à temps plein pendant deux semaines consécutives, une nouvelle période de trois mois commence à courir. Cette reprise complète “réinitialise” donc le compteur.
Ce point est crucial pour les employeurs qui alternent périodes d’activité et de chômage temporaire, ainsi que pour les travailleurs qui souhaitent comprendre leurs obligations exactes.
Quelles implications pour les employeurs ?
Même si l’obligation d’inscription pèse formellement sur le travailleur, les employeurs ont tout intérêt à anticiper ces changements.
Il est recommandé de :
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informer clairement les travailleurs concernés de leurs nouvelles obligations ;
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adapter la communication interne et les procédures RH ;
-
suivre les périodes de chômage temporaire afin d’éviter toute confusion ;
-
répondre aux questions des travailleurs ou les orienter vers les bons interlocuteurs.
Une bonne information permet d’éviter des sanctions inutiles et des situations de tension.
Conclusion
À partir du 1er mars 2026, les règles du chômage temporaire deviennent plus strictes en matière d’activation. Après trois mois, tous les travailleurs concernés devront s’inscrire comme demandeur d’emploi et rester disponibles sur le marché du travail, quel que soit le motif du chômage temporaire.
Cette réforme implique une vigilance accrue, tant pour les travailleurs que pour les employeurs. Une anticipation adéquate et une communication claire sont essentielles pour garantir une application correcte de ces nouvelles obligations.
👉 Vous avez des questions sur l’impact de cette réforme ou sur la gestion du chômage temporaire dans votre entreprise ? N’hésitez pas à nous contacter : nous vous accompagnons avec des conseils adaptés à votre situation.
Sources
-
ONEM – Chômage temporaire
-
Services régionaux de l’emploi (Forem, Actiris, VDAB, ADG)
-
Communication gouvernementale relative à la réforme du chômage temporaire (entrée en vigueur au 1er mars 2026)
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