Le droit au rebond : un nouveau souffle pour les travailleurs démissionnaires
13 octobre 2025
Le paysage du droit du travail en Belgique connaît une évolution majeure avec la loi-programme du 18 juillet 2025 (publiée au Moniteur belge le 29 juillet 2025). Cette réforme introduit une nouveauté surnommée le « droit au rebond », qui entrera en vigueur le 1er mars 2026. L’objectif de ce dispositif est clair : offrir une plus grande flexibilité aux travailleurs qui souhaitent se reconvertir ou changer de cap professionnel, tout en bénéficiant temporairement d’une sécurité financière.
Qu’est-ce que le droit au rebond ?
Traditionnellement, une démission volontaire entraîne une exclusion du droit aux allocations de chômage, sauf cas particuliers (motif légitime reconnu par l’ONEm). Désormais, avec le droit au rebond, un salarié pourra démissionner et percevoir des allocations de chômage pendant une période déterminée, sous conditions strictes.
Il ne s’agit donc pas d’un droit universel, mais d’une mesure ciblée et exceptionnelle.
Les conditions d’accès
Pour bénéficier du droit au rebond, le travailleur doit remplir plusieurs critères :
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Un solide passé professionnel : justifier d’au moins 3.120 jours de travail, soit environ 10 années d’activité professionnelle.
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Une utilisation unique : ce droit ne peut être exercé qu’une seule fois dans toute une carrière.
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Une demande formalisée : le salarié doit introduire une demande de conversion d’exclusion auprès de son bureau de chômage dans les 30 jours suivant la notification de l’ONEm.
La durée des allocations
Le droit au rebond donne droit à des allocations de chômage pendant 6 mois maximum.
Cependant, cette période peut être prolongée de 6 mois supplémentaires si deux conditions sont réunies :
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Le travailleur débute, dans les 3 mois suivant sa démission, une formation menant à un métier en pénurie.
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La formation est terminée avec succès.
Cette approche vise à encourager la reconversion vers des secteurs où la main-d’œuvre manque cruellement, tout en soutenant financièrement les travailleurs dans leur transition.
Les limites et points d’attention
Le droit au rebond constitue une avancée, mais il n’est pas forcément la meilleure option pour tous.
Quelques points à considérer :
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Durée limitée : l’aide est temporaire et n’excède pas 12 mois, même avec prolongation.
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Un choix irréversible : une fois utilisé, ce droit ne peut plus être invoqué à nouveau dans la carrière.
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Comparaison avec une démission pour motif légitime : dans certains cas, une démission motivée par le caractère « non convenable » de l’emploi n’entraîne qu’une sanction modérée de l’ONEm (en moyenne 8 à 9 semaines d’exclusion), après quoi le travailleur retrouve son droit à indemnisation.
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Analyse au cas par cas : chaque situation professionnelle et personnelle mérite une réflexion approfondie avant d’activer ce dispositif.
Un levier pour la mobilité professionnelle
Cette mesure traduit une volonté politique de favoriser la mobilité professionnelle et de réduire les freins à la reconversion.
Sources
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Loi-programme du 18 juillet 2025, Moniteur belge du 29 juillet 2025.
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ONEm – Statistiques et conditions relatives aux démissions et exclusions (2024).
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SPF Emploi, Travail et Concertation sociale – Informations officielles sur les allocations de chômage.

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