Réforme du crédit-temps fin de carrière : ce qui change dès le 1er janvier 2026
19 novembre 2025
Le crédit-temps fin de carrière est un dispositif bien connu des travailleurs âgés qui souhaitent aménager leurs dernières années d’activité. Toutefois, ce régime connaîtra une transformation profonde dès le 1er janvier 2026, à la suite de nouvelles conventions collectives de travail (CCT) interprofessionnelles récemment conclues. Ces décisions marquent un tournant important : elles renforcent les conditions d’accès, uniformisent certains critères et élargissent certaines possibilités afin d’encourager la prolongation des carrières tout en tenant compte des réalités de terrain. Dans cet article, nous vous aidons à comprendre concrètement ce qui va changer, ce qui reste d’application et ce qu’il faudra anticiper dans votre entreprise.
1. Des conditions de carrière sensiblement renforcées
Jusqu’au 31 décembre 2025, le dispositif reste accessible aux travailleurs justifiant :
-
25 ans de carrière,
-
60 ans,
-
et 24 mois d’ancienneté dans l’entreprise.
À partir du 1er janvier 2026, la réforme introduit une modification majeure :
👉 la condition de carrière sera augmentée progressivement pour atteindre 35 ans pour les hommes et 30 ans pour les femmes en 2030.
Voici le calendrier officiel de la montée en régime :
| À partir du… | Carrière requise (hommes) | Carrière requise (femmes) |
|---|---|---|
| 1er janvier 2026 | 31 ans | 26 ans |
| 1er janvier 2027 | 32 ans | 27 ans |
| 1er janvier 2028 | 33 ans | 28 ans |
| 1er janvier 2029 | 34 ans | 29 ans |
| 1er janvier 2030 | 35 ans | 30 ans |
Ce renforcement progressif vise clairement à inciter les travailleurs à poursuivre leur carrière plus longtemps, un objectif aligné avec les politiques de maintien à l’emploi des travailleurs âgés.
Bonne nouvelle néanmoins : certaines périodes assimilées resteront prises en compte pour atteindre le nombre d’années requis. Il s’agit notamment :
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des périodes de maladie,
-
de crédit-temps,
-
ou de chômage.
Ces assimilations permettent de ne pas pénaliser les travailleurs ayant eu des interruptions légitimes dans leur parcours professionnel.
2. Une uniformisation de l’âge d’accès au dispositif
Autre modification majeure : l’âge d’accès au crédit-temps fin de carrière sera uniformisé.
Actuellement, plusieurs régimes coexistent, notamment pour les travailleurs entre 50 et 55 ans qui peuvent encore, dans certains cas, bénéficier d’un crédit-temps sans allocations.
À partir du 1er janvier 2026, la règle devient plus stricte :
-
👉 Les travailleurs de 50 à 55 ans ne pourront plus accéder à un crédit-temps sans allocations.
-
👉 L’âge standard pour bénéficier du crédit-temps fin de carrière (avec allocations) sera fixé à 60 ans.
Une dérogation restera cependant possible pour les travailleurs à partir de 55 ans, à condition de répondre à des critères spécifiques :
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justifier 35 ans de carrière (ou 25 ans dans certains cas),
-
ou exercer un métier lourd,
-
ou travailler dans une entreprise en difficultés ou en restructuration,
-
ou encore travailler dans un atelier protégé, entre autres situations prévues.
Pour que ces dérogations puissent produire leurs effets, des CCT sectorielles devront être conclues – comme c’est déjà le cas actuellement – afin d’ouvrir le droit aux allocations d’interruption dans les hypothèses décrites.
3. Une nouvelle possibilité pour les travailleurs à temps plein réparti sur moins de 5 jours
Actuellement, l’accès au crédit-temps fin de carrière à concurrence d’1/5 temps n’est possible que pour les travailleurs :
-
habituellement occupés à temps plein,
-
sur 5 jours ou plus par semaine.
La réforme introduit ici une évolution importante :
👉 À partir du 1er janvier 2026, cette possibilité sera également ouverte aux travailleurs à temps plein dont l’horaire est réparti sur moins de 5 jours par semaine ou qui travaillent le week-end.
Cela signifie qu’un travailleur ayant un horaire comprimé (par exemple 38h prestées sur 4 jours) pourra enfin accéder au crédit-temps 1/5.
Toutefois, cette extension n’est pas automatique :
✔ une CCT sectorielle ou d’entreprise, ou un accord écrit, sera indispensable pour préciser les modalités de réduction et encadrer sa mise en œuvre.
Ce que les employeurs doivent anticiper
La réforme implique plusieurs impacts concrets pour les employeurs :
1. Mise à jour des politiques internes
Les conditions actuelles évolueront profondément en 2026 : il sera essentiel de mettre à jour les procédures internes, les communications RH et les outils d’information mis à disposition des travailleurs.
2. Suivi des carrières individuelles
Vérifier l’historique des travailleurs prendra plus d’importance encore, notamment en raison de la hausse progressive des années de carrière requises.
3. Anticipation des CCT sectorielles
Certaines dispositions nécessiteront des CCT complémentaires : les employeurs devront surveiller les décisions sectorielles pour adapter leurs pratiques dès que possible.
Conclusion
La réforme du crédit-temps fin de carrière marque une étape importante dans la modernisation du dispositif. En renforçant les conditions d’accès tout en élargissant certaines possibilités, le législateur cherche à trouver un équilibre entre soutien aux travailleurs âgés et prolongation des carrières.
💬 Une question sur la réforme ? Besoin d’un accompagnement pour préparer 2026 ?
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